Retour sur une année mouvementée
Je m’en souviens : « On est le 1er avril 2016, ce soir l’option théâtre joue sa première représentation de la pièce Dionysos Circus. J’arrive au théâtre le Marais vers 20 heures. La pièce commence dans une demi-heure. Je suis dans le hall avec quelques unes de mes camarades de CAA, on nous donne les derniers conseils : ''Distribuez un programme par famille et un billet par personne''. La foule commence à s’entasser devant les portes vitrées. Ça y est, c’est l’heure de l’ouverture des portes du hall puis de celles de la salle : c’est bon, quelques minutes encore à attendre le public en retard et ce sera à notre tour de rentrer dans l’univers du Dionysos Circus. Les lumières de la salle s’éteignent, une mélodie commence à s’élever de la scène, les rideaux s’ouvrent sur un décor de cirque coloré et chaleureux qui fait rentrer rapidement chaque spectateur dans la pièce. Deux acteurs ouvrent la pièce avant d’être rejoints par le reste des comédiens, costumés en Bacchantes, et qui, quelques minutes auparavant, tournaient en rond avant d'entrer en scène, espérant que tout se déroulerait comme prévu et, à présent, oubliant le public auquel ils étaient confrontés. Maintenant, rien ne semblait pouvoir les arrêter, chacune de leurs répliques s’élevaient dans les airs, légère et fluide. La pièce est déjà terminée, je ne l’ai pas vu passer. Les acteurs se rejoignent sur scène pour saluer les spectateurs. C’est alors que je ressens un peu de tristesse : l’année va maintenant se finir rapidement. »
D’autres souvenirs me font à présent face : « La rentrée est passée de quelques jours déjà. J’attends devant la salle, j’ai choisi l’enseignement d’exploration Créations et Activités Artistiques arts du spectacle l’année dernière : je ne sais pas vraiment ce qui m’attend. Pourtant, je pense que cette année va être constructive. Je rentre dans la salle, Mme Grégoire nous donne des fiches à remplir qui nous suivront tout au long de l’année. On dispose ensuite la salle de sorte à ce qu’on puisse toutes se voir. Une fois les présentations finies, on reçoit le programme de l’année. Je vois que des intervenants vont venir, que nous irons voir des compagnies en résidence sur Challans. Nous devons aussi choisir une mission parmi la vingtaine qui nous est proposée avant les vacances de la Toussaint, qui devraient arriver très vite. J’ai hâte de commencer cette année.
C’est l’heure de la quatrième séance, aujourd’hui nous découvrons le travail sur les missions de nos camarades des ans passés. La question qui se pose est : Est-ce qu’on arrivera à produire quelque chose d’aussi bien réussi ?
Les semaines qui suivirent alternaient entre la visite d’intervenants et la vision des productions de compagnies en résidence. Chaque cours qui passe nous offre un élargissement de nos connaissances générales : toutes les rencontres sont des moments uniques et chacune marque à sa manière. C'est quand nous commençons nos missions que les visites s'espacent : on a malgré tout un but à remplir avant la première représentation de l'option théâtre, celui de finir et d'envoyer toutes les invitations VIP. Le démarrage est lent : il faut apprendre à se servir des logiciels du lycée que l'on ne côtoie pas forcément tous les jours.
C'est bon, nos cartons d'invitation sont enfin terminés en quelques semaines. C'est sûr que ce n'est pas du travail de professionnel mais pour des premiers je les trouve plutôt réussis. Il reste à faire l'inventaire des invités puis retranscrire le tout sur des enveloppes pour ensuite les envoyer. »
La première représentation passe, puis c'est déjà l'heure des trois représentations de la semaine, au lycée, du 19 au 21. Pendant une séance, Mme Grégoire, qui s'occupe aussi de l'option théâtre, nous fait faire le travail qu'elle fait faire à ses comédiens juste avant les représentations : ce travail consiste à nous faire lâcher prise, à laisser aller nos pensées sans s'y arrêter. Cette séance est celle qui, je crois, va me marquer le plus de toute cette année scolaire. Toutes allongées à même la moquette, nous nous laissons porter par une voix : nous oublions le lieu dans lequel nous sommes ; l'heure ; le sol, pourtant dur, semble cotonneux. J’ai l'impression de voler dans le silence qui s'empare ponctuellement de la pièce. Déjà ? Il faut se relever et retourner ainsi à la vie où nous allons nous laisser guider par notre inspiration quelques minutes, pour commencer à écrire une ébauche de notre pépite.
Le bruit des doigts sur les claviers se fait entendre dans toute la salle informatique : l’inspiration des pépites de l’année retentit. Comme un vague souvenir, des moments de cette année de CAA réapparaissent à chaque instant, nous faisant ainsi revivre une année entière. Chaque souvenir a sa place dans chaque texte ; chaque pépite est unique ; chacun laisse apparaître sa personnalité. Des frissons m’envahissent ; déjà tout à l’heure, quand nous avons regardé un montage photo de la pièce de théâtre ; à présent, en retournant sur le blog, et encore en me laissant envahir par mes souvenirs.
Lise CAA1
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