Vous ne pouvez pas ne pas vous en souvenir... Elle est poignante...
Coucou les amis,
Et Merci. Merci pour tout.
Mais commençons par le commencement, un merci ne peut pas être le début de mes sentiments, de la réflexion de ce que me crie mon cœur. Je veux d'abord que vous sachiez que je suis désolée de ne pas être présente en cette journée qui, malheureusement pour moi, me semble être une des plus belle. (Mais bon, j'ai déjà été vidée de mes larmes le vendredi, donc... )
Le théâtre pour moi est tout. C'est ce qui me maintient en vie, ce qui me rend plus vivante, et ce qui m'a réconfortée dans les moments les plus durs, étant des fois ma seule raison de vivre.
J'ai fait du théâtre depuis mes 8 ans, mais je suis toujours restée quelqu'un de réservé, ne me dévoilant que lorsque je n'étais plus moi, mais quelqu'un d'autre. C'est d'ailleurs peut-être pour cela que je ne sais pas qui je suis, ne me représentant que par d'autres que moi.
Mais c'est lors de ma première visite au lycée François-Truffaut que j'ai tout de suite compris que c'est là qu'était ma place. Ma mère voulait que j'aille au lycée Notre-Dame mais j'ai refusé catégoriquement, rien qu'à cause du théâtre. J'ai vraiment été étonnée lors de ma première séance au théâtre. Ce n'était pas une simple troupe. Non. Tout le monde rigolait, et allait parler à des nouveaux comme moi. Je ne connaissais que Marie, du collège, et Constance, avec qui j'ai très vite créé un lien fort en deux semaines. Très vite, j'ai appris que nous étions une famille. Et cela, je l'ai compris lors de la première représentation de ma seconde, lorsque nous nous sommes donnés à fond et que les spectateurs nous applaudissaient. Le fruit de notre travail, souffrance parfois (désolée Dom-Dom...), était enfin récompensé.
Vous vous en souvenez?
Contrairement à plusieurs personnes, l'idée d'arrêter le théâtre était pour moi une option impossible, le théâtre étant ce qui me donnait de la joie de vivre.
C'est alors qu'arriva mon année de première, l'année dernière. C'est là où j'ai rencontré de nouvelles têtes, et j'essayais de les intégrer le plus possible à notre famille. Bon, les personnes qui viennent au théâtre doivent être un peu timbrées, donc on s'est bien entendu.
Je voulais montrer à tout le monde que le théâtre n'est pas seulement qu'une option, mais aussi quelque chose qui te prend aux tripes et qui ne te lâche pas. Je me souviens du moment où l'on devait parler deux minutes non-stop et que j'avais peur, mais que je l'ai fait et que j'ai ri.
Cette année de théâtre a été forte pour moi. Surtout quand les terminales ont lu leur lettre d'adieux. Oh ! D'au revoir, désolée.
Vous vous en souvenez ?
Mais c'est sûrement cette année qui a été la plus forte. J'ai vraiment été étonnée lors de la découverte de ce que l'on allait jouer : une tragédie. Dans l'option théâtre de Truffaut ! Surprise, d'abord. Puis, ensuite, zen, ayant une totale confiance en Dominique pour nous trouver un petit quelque chose qui rendrait cette pièce si particulière. Et j'avais bien raison. J'avoue que le rôle de Dionysos m'intriguait, mais également celui d'Agavé. J'ai d'ailleurs été très contente d'avoir pu jouer ce personnage.
Je ne savais pas encore ce qui allait m'arriver.
Comme vous le savez, j'ai été très souvent absente et eu de gros problèmes de santé. Je m'en excuse. Je m'en voulais terriblement. J'ai même pensé aux choses les plus terribles... Mais y ai vite renoncé, en pensant à vous. Hey ! C'est grâce à vous que je suis ici aujourd'hui, et en partie grâce à vous si j'ai pu me relever de ma maladie...
C'est alors que j'ai eu une discussion avec Vincent et Dominique qui m'a redonné du poil de la bête et qui m'a montré que j'étais égoïste.
Merci.
Lors de la résidence, cette semaine magnifique, où tout le monde était uni, m'a redonné plus que tout le sourire. Tous, autant que vous êtes, êtes importants pour moi. La première était sublime, nos larmes et notre sueur étant applaudies. Alors que, MERDE, je n'avais plus de voix !!! (Comme toujours d'ailleurs)
Je voulais d'ailleurs m'excuser pour cela.
Notre dernière, elle, était lumineuse, éblouissante. Oui, il y a eu des problèmes, enfin, je veux dire, quelle pièce n'a jamais d'imprévus ?
Mais elle a été sublime pour moi, car nous étions tous ensemble.
Vous vous en souvenez ?
C'est à la fin de celle-ci que j'ai pris conscience que le théâtre, c'était fini. Cela m'a fait mal. C'est aussi là que je me suis rendue compte que j'étais devenue plus forte, car je savais que je pourrais encore vivre, même sans théâtre. Car, lorsque j'aurais un coup de mou, je n'aurais qu'à penser à vous.
Lorsque nous faisions des italiennes ridicules avec Marie et Constance.
Lorsque que nous parlions de séries particulièrement déroutantes avec Cassie.
Lorsque j'ai fait du bluff à Lisa en disant que je savais coudre et que j'ai cousu ses boutons. (Oui, je ne savais pas coudre !)
Lorsque que j'ai dit à Tanguy qu'il avait le même prénom que mon petit cousin.
Lorsque j'ai parlé de phénomènes paranormaux avec Julie.
Lorsque j'avais envie de gueuler sur Erwan.
Lorsque que je riais avec Nolween et Clara.
Lorsque tous les terminales étaient soudés lors de notre Bac.
Lorsque Konrad m'a dit que je devais lui faire une dédicace spéciale... Donc... Euh... Poulpe !
Lorsque je cherchais à aider pour mettre en place la scène et que j'ai demandé quoi faire à Cyril, puis Maëlie.
Lorsque Vincent, Juju, Gaëlle et Dom me donnaient des pistes de jeu.
Lorsque j'ai pleuré, et que tout le monde venait me faire un câlin.
Alors Merci. Merci de m'avoir rendue plus forte, merci de m'avoir fait grandir.
L'année prochaine, je serai à Quimper, j'apprendrai le chinois. Ce que je voulais faire depuis un long moment. Je penserai à vous. Je ne serai pas là lors de vos représentations, je serai en Chine. Mais sachez que je viendrai un samedi, un seul. Je laisserai planer le mystère jusqu'à la fin...
Tous, vous êtes tous dans ma tête, et vous resterez dans ma tête.
Vous êtes ma deuxième famille.
"Adieux, forum, adieux, ville paternelle.
Je te quitte non pas dans le malheur, heureuse et souriante"
Solène
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