TROUBLE MAGIQUE
Et voilà ! Depuis plusieurs semaines on parle de cette partie de la mission… Et maintenant, le moment est venu… Notre travail se joue maintenant. Mais pas seulement notre travail, celui de tout le monde. Le travail des deux groupes de CAA est entre nos mains. Le but est d’organiser une conférence de presse afin d’informer le public des représentations. Pour cela je me dirige à l’accueil, accompagnée des autres membres du groupe. On y est… Nous regardons avec quoi nous pourrions téléphoner. Nos regards se fixent alors au fond de la pièce, dans un petit coin sombre, on le voit toutes... Ce téléphone, ce téléphone qui date de l’antiquité, ça nous fait sourire, de voir ce vieux téléphone, là, tout seul, à attendre, comme désespéré que quelqu’un vienne le décrocher.
Une femme nous explique ce que nous devons dire. Je retiens tout, tout par cœur pour ne rien oublier. C’est facile pour moi le théâtre, je me cache derrière le masque des personnages que j’ai à interpréter. Mais là… C’est bel et bien moi et moi seule qui dois parler. Pas de masque, juste un téléphone entre l’interlocuteur et moi…
Alors, je fonce. Je sais que, si j’attends trop, le stress va monter et alors je ne décrocherai jamais le téléphone. Je prends mon courage à deux mains, je décroche le téléphone et je compose les trois 0 sans réfléchir. Dans le téléphone le BIP incessant retentit encore et encore. J’ai envie de rire à cause du stress. J’hésite à raccrocher quand j’entends une voix. Je ne comprends pas ce qu’elle dit. Comme si elle parlait dans une langue étrangère, je me concentre du mieux que je peux sans jamais comprendre. Puis j’entends qu’elle s’arrête, alors je me présente. Mais, au bout d'un moment.... je me rends compte que ce n’était pas une voix qui parlait mais seulement une musique, qui retentit encore, que je croyais avoir entendu s'arrêter, seulement parce que je voulais raccrocher ce téléphone le plus vite possible, « être débarrassée » comme on dit. Enfin, cette fois, une véritable voix. Celle d’une fille qui retentit au téléphone, je dis alors tout ce qu’on m’a dit de dire. Après quelques minutes, quelques erreurs et quelques bafouillages, je raccroche enfin le téléphone que j’avais tant envie de raccrocher quelques secondes plus tôt. Je suis fière, c’est l’aboutissement de ma mission et de toutes ces semaines. Alors, avant de partir définitivement, je regarde à nouveau ce vieux téléphone raccroché, puis j’ai une soudaine envie de tout recommencer.
Laura Gressani, CAA1
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