
"Face à Dionysos, Penthée. L'homme de pouvoir, sûr de lui et dominateur, machiste, matérialiste et despotique. Il refuse la puissance du divin, sûr de son propre pouvoir. Il veut que les hommes (et les femmes !) lui obéissent. Il représente l'humain, l'autochtone, la cité, le travail, le pouvoir politique, l'ordre, la raison, l'élément terre, le masculin. Dionysos, à l'opposé, représente le divin, l'étranger, une forme de libération, le plaisir, la nature, le désordre, la déraison, l'élément liquide, une certaine féminité. Mais il est aussi celui qui crée la dépendance. Dans la pièce, il fait perdre la raison aux récalcitrants pour les mettre sous sa coupe. Ceux-ci perdent tout sens critique et agissent dans un état second, leur chute est terrible quand ils retrouvent la raison. Cette pièce parle de la folie, une folie de la dépendance associée à l'hystérie collective : une entrée riche à explorer.
Au-delà des oppositions, un élément rapproche Dionysos et Penthée : leur intransigeance et leur intolérance. Tous deux refusent de manière sectaire ce qui est différent de leurs certitudes. On voit le résultat que ça donne. Tirésias et Cadmos apparaissent quant à eux comme des opportunistes, qui se rangent du côté du plus fort en espérant en tirer un profit personnel (pour Cadmos en tout cas). Les « petits » (chœur, messagers...) observent ce combat des chefs (combat de coqs ou affrontement des grands fauves...), en invitant au bon sens, et en préconisant la modération."
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