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Madeleines sonores

Madeleine

22/05/96

    Je ne me souviens plus tellement du jour, mais c'était un mardi, et c'est particulièrement de ce mardi de début d'année que j'ai voulu parler dans ma madeleine.
    Il faisait plutôt beau et, comme tous les jours où il y a du soleil et qu'on est dehors, j'étais pas du tout emballée à l'idée d'aller en cours. Je n'avais pas aimé cette journée, j'avais même troué mon pantalon préféré. Mais je ne savais pas que j'allais rencontrer le premier intervenant, et sûrement le meilleur, Jérôme Jauffrit. Il est donc venu nous expliquer son métier. Pour moi, c'était banal et pas forcément intéressant pour plus tard. Alors au début, il s'est présenté comme ancien intermittent du spectacle.
    Intermittent du spectacle? Moi, je ne savais même pas ce que c'était. Enfin, il y avait le mot «spectacle» et là, ça a commencé à m'intéresser ! Finalement, il s'est centré sur le métier de régisseur et, à ce moment, j'ai eu comme une illumination, comme un coup de stress en me disant que, moi aussi, il fallait peut-être que je trouve un métier pour plus tard et que, au final, je savais que c'était dans le spectacle que je voulais travailler.

    Ce jour-là, il a fait une chose très importante : il a nommé et décrit l'envers du décor en expliquant chaque métier qui aide à réaliser un projet de spectacle. Je suis restée bouche bée sur le fait d'être régisseuse, un métier que je connaissais uniquement de nom. En tant que fille, j'ai toujours voulu faire quelque chose de différent pour les femmes, de moins traditionnellement "féminin". La scène représente beaucoup pour moi, j'ai voulu être danseuse professionnelle et, en y réfléchissant, travailler derrière la scène, ça me plaisait.
     Cet entretien a duré une heure et demie, une heure et demie pour choisir un métier, pour flasher sur une idée. Tout ce que je voulais était là, le contact avec les artistes, le ressenti de la scène, le public, la lumière, le son. Je passe la plupart de mon temps à la danse ou à écouter de la musique, à aller à des festivals, à voir des spectacles, à tester de nouveaux sons et tout était réuni dans ce métier parfait pour moi.
    Il consiste aussi à se déplacer, à bouger tout le temps, c'est un mode de vie. Puis, en avançant dans la discussion, ce n'était plus régisseuse que je voulais faire, mais régisseuse générale : être au service des autres, des artistes, avoir des contacts avec la presse, parler aux intermédiaires, gérer les coulisses, s'occuper de la lumière et du son, être dans les coulisses lors des concerts...
    Je crois que ce qui m'a fait encore plus plaisir ce sont ses allusions et ses petites remarques sur les artistes qu'il a pu voir, comme s'il arrivait à cerner leur personnalité. Par exemple, il devait s'occuper du concert de Amy Winehouse mais elle avait été mal vue, car elle avait décidé d'annuler son concert après des heures de mise en place ; ou encore le concert de U2 auquel il a juste assisté en tant que spectateur et qui a été pour lui un concert spectaculaire, grâce à la mise en place d'une araignée géante.
    Il a parlé de mon style de musique favori et cela m'a permis de rentrer dans l'ambiance de son métier. Ce qui était bien aussi, c'est que lui représente un exemple de personne qui a réussi dans sa vie professionnelle, dans un métier difficile, mais aussi dans sa vie familiale en ayant une femme et des enfants.
    En fin de compte, cela m'a permis de me projeter plus facilement pour plus tard et je suis ressortie avec une envie de tout faire  pour réussir. Jérôme a réussi à me motiver pour être parmi les meilleurs, tout en expliquant clairement qu'il fallait passer par plein de sortes de petits métiers avant, essayer de toucher à tout et même pratiquer un métier de scène. Donc moi, en plus de la danse, j'ai décidé de reprendre des cours de piano, que je commence à la rentrée prochaine.
 Laura, 2 F, EDE CAA, groupe 1 du mardi
 
L'ingénieur du son

C'était au tout début de l'année, nous découvrions ce qu'était l'enseignement d'exploration CAA.
Avant d'arriver, je pensais que c'était juste du théâtre et quelque rencontres, mais c'est bien plus que cela. Nous rencontrons presque chaque semaine une nouvelle profession. Une des premières rencontres était un homme, un ingénieur du son : Jérôme Jauffrit. Il est venu dans notre salle habituelle, avec notre groupe habituel.
Il s'est présenté, nous a raconté ses anecdotes dans des concerts avec des personnes célèbres comme Amy Whinehouse, son métier, ce qu'il faisait auprès des gens. Puis il nous a parlé de toute les professions reliées à la scène, à quoi cela servait, etc. il nous a appris beaucoup de choses que nous ignorions. Il nous a montré des plans, des photos de scène, de décors, de projecteurs... Les deux heures sont passées vraiment en quelques minutes. Tout ce qu'il nous racontait était intéressant, nous n'en avons pas perdu une miette.
Je n'avais pas vraiment d'idées de ce qu'était le « spectacle vivant » mais, grâce à toutes ces interventions, j'ai eu une idée bien précise. Ce n'est pas que le métier d'acteur qui compte, mais aussi les personnes qui l'entourent sur la scène, devant ou derrière, qui le rendent aussi vivant !

Elisa, EDE CAA, groupe du lundi

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