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Autre salut...

 Et lequel... :

DISCOURS SÉANCE MOUCHO'ARTS JUIN 2025

Chers élèves théâtreux, chers Barb'arts,

Comme vous le constatez, j'ai une feuille, honte à moi, je n'ai pas appris mon texte.
C'est aujourd'hui une séance moucho'arts particulière pour moi, puisque c'est ma dernière. Je suis descendu ici pour vous dire au revoir.
Au revoir et pas adieu, car je viendrai évidemment vous voir jouer l'an prochain pour les Présento'arts 2025-2026, vous applaudir et vous poser des questions quand le public manquera d'inspiration.
Je quitte le métier d'enseignant, mais quoi que l'avenir me réserve, je serai toujours un littéraire, un latiniste et un théâtreux, des étiquettes que j'accepterai encore avec joie dans ma nouvelle vie professionnelle.
Le théâtre, le jeu, l'écriture dramatique, la passion de spectateur m'ont sans cesse accompagné, depuis les spectacles de marionnettes que ma mère m'emmenait voir à Nantes, aux spectacles de Guignol que je joue aux foires à l'ancienne de Challans, pour la cinquième année (pub Guignol) ; depuis mes premiers stages au Grand T de Nantes en tant que professeur de collège, jusqu'aux 10 années passées à l'option du lycée Truffaut ; depuis la première des 15 pièces que j'ai écrites jusqu'à l'été où j'ai pu jouer au festival off d'Avignon une pièce de Jean Rouaud ; sans compter les innombrables spectacles auxquels j'ai pu assister à vos côtés, spectacles que j'ai choisis avec toi, Dom, que j'ai réservés, inscrits, pour lesquels j'ai rempli des feuilles roses de sortie, affrété des cars, préparé des fiches (que vous n'avez pas toujours lues), pour qu'enfin, tous ensemble, nous puissions profiter d'inoubliables moments de grâce, de poésie, de drame, d'intensité, bref, de tout ce qui fait la valeur du spectacle vivant.
De nombreux auteurs dramatiques disparus m'ont accompagné, bouleversé, transformé, parmi lesquels : Sophocle, Plaute, Corneille, Molière, Marivaux, Sartre, Horovitz… trois m'ont marqué durablement : William Shakespeare, Bertolt Brecht, et Hanokh Levin.
Deux personnes, bien vivantes elles, auront compté plus que les autres dans cette vie théâtrale scolaire, qui me permet de respirer depuis plus de 20 ans. Tout d'abord, ma collègue de musique au collège de Missillac, Florence, avec laquelle j'ai écrit et monté 5 comédies musicales, et toi, Dom, qui es venue me demander en 2015, si je voulais rejoindre la grande aventure de l'option théâtre. Je n'oublie évidemment pas Gaëlle, dont l'expérience et le regard affûté étaient ma ligne de vie dans l'option, ni Pascal qui mit en scène en mai 1998, il y a 27 ans, La nuit des rois de Shakespeare, spectacle qui changea ma vie de spectateur tandis que je préparais le concours de
professeur de Lettres Classiques.
Il nous est arrivé de croire, certaines années, que l'option théâtre "sauvait" des élèves du décrochage, de la solitude, de la déprime. Peut-être l'option théâtre a-t-elle aussi le pouvoir de sauver des profs.
Toi, ma chère Dom, tu m'as accompagné, épaulé, encouragé, rassuré, soutenu dans des moments incertains, et tu as surtout partagé avec moi des sorties, des semaines de résidence, des coups de cœur, des coups de gueule, des filages de l'apocalypse, des présento'arts hasardeux puis lumineux, bref, des moments intenses de travail, de pédagogie (c'est important la pédagogie !), de joie et de fierté.
Oui, car en ce jour, je suis animé par un sentiment de fierté, fierté d'avoir participé à ma hauteur à cette folle aventure de l'option théâtre du lycée Truffaut, fierté d'avoir amené des élèves à découvrir la force du spectacle vivant et à se découvrir eux-mêmes en tant que comédiens, fierté de vous avoir côtoyés, vous tous théâtreux passés et présents, fierté d'avoir participé à cet art éternel, existentiel et si indispensable qu'est le théâtre ! 
C'est pourquoi, je vous dis au revoir, mais je vous dis surtout : merci !

Julien Bourgeon, Juin 2025

Eh ben nous, on n'a qu'un mot à ajouter, maître Juju : MERCI ! 

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