Le thème central de la pièce est annoncé dans le titre, Le roi se meurt, et le roi représente chacun d’entre nous. Ionesco nous donne à voir le comportement et les manières de l’individu face à sa fin.
On distingue schématiquement trois attitudes successives face à une vérité choquante :
La dénégation, la révolte et la résignation. Dans un premier temps, Bérenger Ier refuse d’admettre qu’il est à l'agonie.
Puis il se révolte, non seulement contre le caractère inéluctable de sa fin, mais aussi contre lui-même qui n’a pas su réfléchir à sa propre condition.
Dernier stade, la résignation qui ne peut intervenir qu’après un cheminement intellectuel. Inclusivement, c’est aussi une réflexion sur l’écoulement du temps et la décrépitude, ainsi que sur la perception du réel.
On peut aussi observer trois sentiments successifs qui sont la surprise (ou étonnement marqué par la colère, l'énervement du souverain, son entêtement), l'impuissance qui amène logiquement le troisième : la peur (crainte du personnage désemparé).
Pour conclure, la mort est scandaleuse parce que l'on n’a pas pris le temps d’y penser. Le déroulement de la mort du roi dans un laps de temps aussi court fait à la fois ressortir l'absurde et donne toute sa force face à cette vérité ignorée et pourtant toujours présente, celle de la fin, jamais préparée, toujours repoussée alors qu'inéluctable. Elle est aussi représentée comme un spectacle, d'où le deuxième titre que Ionesco avait initialement choisi : La Cérémonie.
Et ne manquez pas cette petite vidéo d'à peine 5 minutes où Ionesco parle de sa pièce : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00016766/eugene-ionesco-a-propos-du-roi-se-meurt
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