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Le feuilleton de Pyrame et Thisbé (épisode 1)


Les Métamorphoses sont un long poème écrit par le poète latin Ovide (43 av. J-C - 17 ap. J-C) au Ier siècle de notre ère. Cette œuvre majeure de la littérature latine raconte l’histoire mythique du monde depuis le chaos originel jusqu’à l’apothéose de Jules César. Les Métamorphoses constituent une œuvre monumentale, composée de 15 chants et de douze mille vers, qui décrit la naissance et l'histoire du monde gréco-romain jusqu'à l'époque de l'empereur Auguste au travers de légendes et d’épisodes de la mythologie. Ovide a repris les récits de la mythologie grecque et romaine et en particulier les légendes relatant des transformations miraculeuses ou métamorphoses. Son poème compte deux cent quarante-six fables représentant la transformation de dieux ou de héros en bêtes, plantes ou rochers par la volonté des dieux ou par magie. Il réunit quelques-unes des légendes antiques les plus immortelles, comme le jugement de Pâris, le mythe de Phaéton conduisant le char du Soleil… Voici, en épisodes, l'histoire de :


Pyrame et Thisbé (IV, 55-166)

Pyrame et Thisbé effaçaient en beauté tous les hommes, toutes les filles de l'Orient. Ils habitaient deux maisons contiguës dans cette ville que Sémiramis entoura, dit-on, de superbes remparts. Le voisinage favorisa leur connaissance et forma leurs premiers nœuds. Leur amour s'accrut avec l'âge. L'hymen aurait dû les unir; leurs parents s'y opposèrent, mais ils ne purent les empêcher de s'aimer secrètement. Ils n'avaient pour confidents que leurs gestes et leurs regards; et leurs jeux plus cachés n'en étaient que plus ardents.

[65] Entre leurs maisons s'élevait un mur ouvert, du moment qu'il fut bâti, par une fente légère. Des siècles s'étaient écoulés sans que personne s'en fût aperçu. Mais que ne remarque point l'amour ? Tendres amants, vous observâtes cette ouverture; elle servit de passage à votre voix; et, par elle, un léger murmure vous transmettait sans crainte vos amoureux transports.

Souvent Pyrame, placé d'un côté du mur, et Thisbé de l'autre, avaient respiré leurs soupirs et leur douce haleine : "Ô mur jaloux, disaient-ils, pourquoi t'opposes-tu à notre bonheur ? pourquoi nous défends tu de voler dans nos bras ? pourquoi du moins ne permets-tu pas à nos baisers de se confondre ? Cependant nous ne sommes point ingrats. Nous reconnaissons le bien que tu nous fais. C'est à toi que nous devons le plaisir de nous entendre et de nous parler".

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