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Quel songe Will a-t-il fait ?

Pas facile de le savoir avec exactitude... Voici cependant quelques éléments d'information, tirés de la note d'intention :
Comme souvent avec Shakespeare, plus d’hypothèses que de certitudes… Au royaume de William, les modalisateurs sont rois ! Le songe d’une nuit d’été aurait été écrit en 1594 ou 1595, durant la même période donc que Roméo et Juliette. Il est possible que Shakespeare ait mené en parallèle l’écriture des deux pièces. On retrouve d’ailleurs de nombreux motifs en écho, une version comique, une version tragique : les amours contrariées, les obstacles (dont le mur), l’issue tragique, le comportement amoureux (le passage de Rosaline à Juliette, la radicalité absolue d’un sentiment qui se veut aussi éternel qu’il est versatile), le mariage, les philtres magiques, etc.
Ce Songe défend au passage le théâtre, c’est loin d’être anodin : les puritains protestants ne manquent de critiquer cette école du vice et lieu de perdition qu’est le théâtre, même si les règnes d’Élisabeth (1558-1603), puis de Jacques (1603-1625) et Charles (1625-1649) lui seront favorables. Le texte nous est parvenu grâce à plusieurs « folios » différents, postérieurs à la pièce, qui ne sont pas des documents produits par Shakespeare lui-même. Ces textes sont sensiblement différents. Si on ajoute à cela les problèmes liés au fait qu’il s’agisse d’une traduction, on mesure combien la base textuelle sur laquelle on travaille n’est pas totalement solide. La pièce a sans doute été écrite pour le mariage d’un aristocrate.
Beaucoup de choses questionnent dans cette comédie, à commencer par le titre, la nuit de mi-été annoncée (midsummer night’s) se situant en fait en mai ! Sur de nombreux plans, cette pièce est loin d’être aussi lisse que les apparences pourraient le laisser penser. Le Songe appartient à la fin de la période maniériste du dramaturge, qui s’amuse notamment à tourner en dérision l’écriture pétrarquiste. Qu’importe au fond ce genre de références et de classements... Qu’en retiendrons-nous ? Que nous sommes dans une esthétique que la parodie fascine, qui joue du détournement, pétrarquiste ou non... Nous y reviendrons...

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