Le soleil est à son Zénith, il me tape derrière la nuque, le ciel devient azur. Il est 13h00, nous sommes le 29 mai, je suis seul dans cette ville, dans cette rue, mon esprit se vide. Je ne pense plus à rien. Autour de moi, des passants s’arrêtent et d'autres ne me remarquent même pas. Je ferme les yeux, ressens une odeur, puis une autre. Entre la parfumerie, le chocolatier au coin de la rue, le poisson frais du matin et les fruits du marché, mon esprit s'émerveille. Mes yeux s'ouvrent, j'admire tout ce qui m’entoure, un arc-en-ciel de couleurs s'ouvre à moi. Entre le rose pâle des bonbons, le bleu outre-mer du magasin de vêtements pour femmes et le rouge, le noir et le blanc des chaussures étalées sur le bord de la rue, je ne sais plus où donner de la tête.
Soudain un vent d'esprit me traverse tout le corps, je reviens à la réalité, une guitare s’anime, lance une mélodie, passe devant moi Yohan, c'est le signal. Je prends une grande respiration puis je me lance, monte sur ses robustes et immenses épaules et clame d'un ton ferme et fort « De mon enfance le nombril ». L'espace d'un instant je ressens chaque geste, chaque mouvement et je donne tout pour que ces quelques secondes deviennent un moment de poésie dans la vie de chacun et que cela paraisse une éternité. Puis la guitare meurt, s'éteint. Comme de rien, je me fonds dans la foule et disparais dans cette ville, dans cette rue.
Grégoire Pessus - CAA1
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