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Premier "instant d'un an" : "mes racines, ma source, mon passé"...

Après les "madeleines" il y a deux ans, les "billets d'humeur" l'an dernier, voici cette année les "instants d'un an", toujours sur le même principe : raconter l'instant qui reste d'une année, le souvenir marquant de l'aventure artistique menée ensemble, mais vécue aussi intimement. Chacun son souvenir, chacun son vécu, chacun ses mots pour le dire. Rebecca avait anticipé et, dès le 21 mai, elle a écrit ce texte. Le premier "instant d'un an", donc, nous vient de l'atelier régie-scénographie. Lisons-le. Ensuite, "le reste est silence"...
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Mon dernier retour aux sources

Je suis dans la voiture, avec maman, ma cigarette à la main, nous sommes en route vers la salle de la Conserverie pour la sixième représentation de l'option théâtre du lycée. Neuf heures. Je sors de la voiture, allume une dernière cigarette et avance vers la salle. Sur les trente mètres de marche, je croise Benoît qui arrive à vélo, le camion de Dominique et le minibus sont déjà là. Nous sommes en retard. J'éteins vite ma cigarette et pénètre dans l'enceinte du hall de la Conserverie.
Je respire à pleins poumons cette odeur familière qui me suit depuis mes années collège. J'entre dans la salle de spectacle, tous mes camarades sont assis autour de Dominique, Stéphane² et d'un jeune homme que je ne connais pas, sûrement le régisseur de la salle. Dominique nous présente le jeune homme, il s’appelle Jérémy, il a été un ancien membre de la régie et en a fait aujourd'hui son métier. Je trouve ça émouvant, faire d'une passion de lycée une vie.
Dominique nous fait un débriefing, nous avertit que ce sera dur, que nous n'avons que quatre heures pour vider le camion, tout installer, faire nos marquages et nos réglages. Elle cherche aussi à nous presser en nous disant que nous ne mangerons peut-être pas. Non, les régisseurs ça ne mange pas ! On commence à vider le camion. Une chaise cassée, il ne manquait plus que ça ! Trois fois qu'elle casse ! Les béquilles à sortir, les tables, les ordinateurs, de quoi s'y perdre ! Une fois le camion vidé, nous commençons à installer la régie son. Jérémy nous explique le fonctionnement de la table son qu'il nous prête pour l'après-midi. Nous avons quatre heures pour nous familiariser avec ce nouveau matériel. Une fois la régie son installée, il faut aider en plateau à réaliser les marquages des tables, installer les chaises pour les collégiens dans la salle. Une fois que tout semble fini, que nous avons fait nos balances en régie son, que tout est prêt, nous pouvons enfin manger.
Nous ne sommes pas en retard. Les comédiens arrivent dans une demi-heure. Je mets mon costume, tout en vérifiant que je n'ai rien oublié, que ma conduite est bien sur la table régie, que tous les textes sont là. Pause clope avant de manger, nous rentrons à l'intérieur et... malheur ! Quentin s'est pris un poteau dans l'épaule ! Il a atrocement mal. Nous allons devoir nous débrouiller pour assurer le spectacle avec son bras en moins. Autour du repas, nous discutons de comment faire, Camille le remplacerait au début et à la fin, et Maïlie et moi l'aiderions en cas de soucis.
Treize heures trente. Les comédiens arrivent. Dominique les fait entrer, débriefe avec eux rapidement et les envoie faire leur mise. Nous allons bientôt jouer. Vincent nous aide à nous concentrer avant la représentation. Les collégiens vont rentrer, le stress est là, nous allons dans les coulisses. Le temps est long quand on attend. Dominique prononce son discours, explique la pièce à ces jeunes à peine plus jeunes que nous. Elle termine son discours, et c'est le moment. Je prends une grande inspiration, respire cet air qui a bercé mon adolescence. Je me lance sur scène, m'assoit lentement, allume une lampe, puis deux, prends le micro entre mes mains, et prononce les premiers mots de la pièce.
Cette représentation fut une des plus belles, les acteurs jouent plus finement, la régie s'est beaucoup améliorée, et cette salle compte énormément pour moi. Elle n'est pas la plus belle, ni la plus moderne, ni encore la plus pratique, mais en tous cas, elle reste celle qui a la plus grande valeur sentimentale a mes yeux. Cette année est la dernière année que je respirerai son odeur dans l'option théâtre, j'ai profité de mes derniers pas sur le plancher, de mon dernier regard plein de souvenirs à cette scène. C’était la dernière fois que je retournais à mes racines, à ma source, mon passé.
Rebecca, atelier régie-scénographie

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