La bande-annonce du spectacle se trouve sur le site de la compagnie l'unijambiste : http://www.unijambiste.com/unijambiste/
Et voici ce que dit de ce spectacle André Markowitcz, qui a assuré la traduction du texte, dans une lettre du jeudi 16 janvier 2014.
"Je rédige cet envoi à Limoges, où je suis venu hier pour voir la première de la mise en scène de David Gauchard. Ékatérina Ivanovna, c’est un nom, et c’est le titre d’une pièce de Léonid Andréïev.
Je suis arrivé à la gare de Limoges, et il n’y avait pas Anton Kouznetsov.
David Gauchard, je l’ai connu, je ne sais même plus quand, à la fin des années 90, il venait de quitter l’ERAC. Il était venu me voir à Rennes, et je me souviens, il m’avait sidéré, parce qu’il voulait monter Léonid Andréïev, non, pas Léonid Andréïev, mais cette pièce-là. Et moi, je voulais la traduire. Je voulais traduire — j’ai toujours voulu traduire — des pièces du répertoire russe en dehors de Tchekhov ou de Gogol. Et Léonid Andréïev… Lui aussi il a écrit une bonne trentaine de pièces, et, parmi ces trente pièces, il y a en bien une douzaine qui sont des vrais chefs-d’œuvre. Et personne ne les lit, parce qu’elles ne sont pas traduites. Et elles ne sont pas traduites parce que personne ne s’y intéresse, personne ne les commande… Et moi, je le dis sérieusement, je pourrais passer quelques années à traduire des pièces que personne ne connaît, juste pour qu’on les connaisse…
David a commencé par monter Ékatérina Ivanovna. Ensuite, nous avons travaillé ensemble sur Hamlet, ensuite sur Richard III, ensuite sur Le Songe d’une nuit d’été, ensuite c’est lui qui m’a convaincu que mon Herem pouvait être une matière scénique et musicale, et là, quinze ans après, il est revenu à Andréïev. — Et, dites, vraiment, c’est bien. Je ne vous raconte pas l’histoire, — peut-être que vous lirez la pièce ? je ne vous raconte pas la mise en scène, je ne vous parle pas de l’adaptation qu’il a faite du texte de ma traduction (le texte, il l’a gardé, il a respecté toutes les phrases, je l’entendais, du début à la fin, dans le bon rythme, le bon phrasé — enfin, le phrasé que j’entendais, moi) — mais, réellement, j’en suis sorti très très touché (et la fin, transformée en monologue, est magnifique). Les acteurs sont vraiment formidables. Et ce que fait Marie Thomas, qui joue le "rôle-titre"… Bref, j’espère que vous aurez l’occasion de voir.
La grande force de David est d’avoir fédéré autour de lui une équipe de gens qui, sans lui, ne se seraient jamais connus, parce qu’ils viennent de mondes très différents. — Je pense à Olivier Mellano, à sa présence à lui. Je ne l’ai pas vu, il a écrit la musique, et il jouait en même temps : il est sur le spectacle de Stanislas Nordey, Par les villages. — Et il était parti la veille. Je n’en écris pas plus — je veux juste dire qu’il était là, dans sa musique.
Un spectacle formidable, celui de David. Un spectacle de la maturité, simple, vif, terrible, qui ne se construit que sur les acteurs. Et, à côté, le vide d’Anton."
André Markowicz (source site du Grand R : http://www.legrandr.com/?ekaterina-ivanovna)

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