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Le genre d'Un numéro d'équilibre : une comédie farcesque

 Situation de la pièce (comédie farcesque)

Les plus récentes pièces de Bond , comme le montre bien l’exemple du Numéro d’équilibre, inaugurent une nouvelle recherche esthétique, une quête originale pour approcher de ce qui pourrait aujourd’hui, à l’orée du XXIème siècle, légitimement s’appeler une comédie.
Dès 1973, c’est dailleurs avec une comédie que se clôt le premier cycle de pièces (désigné par l’auteur lui-même comme des « problem plays ») par lequel Bond, dans les années 60, fit une irruption spectaculaire sur la scène du théâtre anglais, déclenchant autour de Sauvés (Saved) et de Au Petit matin (Early Morning), une véritable bataille d’Hernani, au cours de laquelle les virulents démêlés du jeune dramaturge (défendu par son théâtre londonien d’adoption : le Royal Court) avec les apôtres de la censure étatique eurent pour conséquence la disparition de l’institution archaïque du contrôle des pièces de théâtre par un des principaux conseillers du pouvoir royal, le Lord Chambellan. Quand Bond écrit donc sa première « comédie », au début des années 70, son œuvre soulève donc depuis quelques années un débat crucial sur les rapports entre éthique et esthétique, en manifestant de la part de son auteur une singulière audace, un goût féroce pour la remise en cause des traditions, et un sens de l’innovation artistique que nul ne lui dénie, même si elle en gêne plus d’un.
Le Numéro d’équilibre est la cinquième pièce à avoir été écrite par l’auteur pour des publics d’adolescents. Selon Bond, qui attache une grande importance à cette ouverture récente de son projet dramaturgique, nous oublions trop souvent que les enfants et les adolescents partagent avec nous les expériences humaines les plus profondes — qu’ils ne sont pas des adultes inachevés, mais des frères humains susceptibles de nous aider à inventer de nouveaux sens d’orientation propres à surmonter nos prochains égarements historiques. À leur contact, ou plutôt dans un partage de connaissances et d’intuitions (car les enfants sont aussi besoin des « raisons » des adultes) nous saurions traverser nos paradis et nos enfers, et, au lieu de simplifier et de compartimenter les expériences et les savoirs, nous comprendrions, entre autres, que « le Comique n’apaise pas la souffrance du Tragique, il l’aggrave — mais ce faisant il change la nature de toute réalité et nous rend notre innocence »[1].

[1] « La Densité (Notes sur le « drame » et la Logique de l’imagination) » (texte inédit), 2004.

source : http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Le-Numero-dequilibre/ensavoirplus/

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