Un appel stressant
Je suis assise devant mon ordinateur. Nous cherchons avec Holly l'adresse mail de la radio France Bleu Loire Océan, mais nous ne la trouvons pas. Nous demandons à Mme Grégoire que faire. Elle nous dit que nous devons y aller au culot, que nous devons les appeler. À ces mots, mon cœur se met à battre très fort, moi qui suis si timide dans la vie de tous les jours, appeler une radio, impossible !
Paniquée, je demande immédiatement à Holly de le faire. Cette dernière refuse, sous prétexte que les standardistes ne vont rien comprendre, avec son accent anglais. J'insiste un peu mais je cède facilement car, en vérité, au fond de moi, quelque chose me dit que je serai contente de l'avoir fait, d'avoir dompté ma peur. Sortant de l'aquarium du CDI, je me dirige vers le téléphone, j'ai l'impression que le temps est ralenti, comme dans un film quand le héros va faire une action décisive. J'avance lentement, voulant inconsciemment retarder ce moment. Arrivée près du téléphone, je compose le numéro et là, inspirant profondément, j'appuie sur la touche de validation.
Tout d'abord, j'entends un jingle, celui de la radio. Cela dure quelques secondes, qui semblent interminables, puis une voix enregistrée me propose plusieurs options parmi lesquelles j'entends : ''Si vous voulez joindre la rédaction tapez trois''. Alors, les mains tremblantes, je compose le numéro indiqué.
Une femme me répond instantanément, j'explique en bégayant le projet de mon lycée, mes idées s'embrouillent, j'ai l'impression que ce que je dis n'a ni queue ni tête. Elle me donne l’adresse mail que nous cherchions, je la note dans le feu de l'action. Tout se passe très vite.
Quand je raccroche je pousse un grand soupir. Je garde les yeux fixés sur le téléphone quelques instants, puis je me tourne vers Holly. Cette dernière me lance les yeux brillants :
'' – Tu as été géniale !
– C'est vrai ?'' je demande.
Elle acquiesce d'un signe de tête. Alors une envie soudaine me prend de hurler de joie. Je venais de dompter une timidité dévorante, au moins pour cette fois-ci.
Elise Quaireau
CE MOMENT-LÀ...
Cette année, beaucoup de choses se sont passées auxquelles je ne m'attendais pas, comme les rencontres avec les personnes qui travaillent dans les arts (les mimes, les journalistes, les programmateurs, etc.), la préparation d’un concert pour l’un des plus grands festivals de jazz en France...
Mais un moment, qui va me marquer, s'est passé aujourd'hui : j'ai appelé les journaux.
Je sais que ce n'est pas quelque chose d’hors du commun, ou de si spécial que ça, mais pour moi ça l'était. Je crois bien que c'était la première fois que je me suis dit qu'ils n'étaient pas si différents de nous. Tous ces gens dans l'artistique qui sont, où travaillent avec de musiciens, des chanteurs, des acteurs, des mimes, des journalistes, etc. eh bien, ils n'étaient pas mieux que nous. Ils ont tous commencé comme moi, où je suis, donc si eux ont réussi à atteindre leurs rêves, pourquoi moi je ne pourrais pas ?
WILLIAMSON Holly
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