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Un peu de lumière sur Que la lumière soit

De quoi parle donc Que la lumière soit, la nouvelle création de l’option théâtre du lycée François-Truffaut de Challans ?

Les cinquante comédiens et régisseurs de l’option théâtre s’emparent cette année d’Hanokh Levin, dramaturge israélien disparu en 1999, à partir d’une adaptation de deux de ses œuvres, Le Soldat ventre-creux et Shitz. Un spectacle qui parle de la guerre, éternellement recommencée, mais qui pose surtout la question de l’identité et de l’altérité, autour du personnage de Sosie, dans une moderne réécriture du mythe d’Amphitryon qui supprime, ce n’est pas un hasard, les maîtres et les dieux. Ne restent que les esclaves, le vil troupeau de l’humanité bafouée. 
Trois soldats – le soldat ventre-plein, le soldat ventre-creux et le soldat ventre-à-terre – prétendent être Sosie, le seul, le vrai, celui qui possède maison, femme et enfant. C’est ventre-plein qui est dans les murs et rejette les autres, qui reviennent à peine d’une longue guerre. Pourtant, tous ont les mêmes souvenirs, qu’ils convoquent pour justifier de leur identité. Sosie se souvient de sa rencontre et de ses épousailles avec Shpratzi, la fille de Setcha et de Shitz, qui fait commerce de la guerre en creusant des tranchées…
Dans le passé comme dans le présent, dans le microcosme familial comme à l’échelle des nations, ce sont les mêmes règles qui gouvernent les relations entre les Hommes. L’objectif pour tous est de dominer l’autre, de l’écraser et de l’exclure pour exister. L’identité de l’individu ne se définit-elle que dans cette grande mécanique de dépossession qu’est le conflit, et plus largement l’existence (conflit des générations, conflit armé : même combat…) ? Mais n’est-ce pas un peu soi-même qu’on assassine dans ces multiples combats ? Vivre n’est peut-être au final que chercher à prendre la place de l’autre, un autre qui est une part de soi-même… Je possède donc je suis, le “ventre plein” ne symbolise pas autre chose. Mais pour combien de temps ?
Comme toujours, Levin aborde des sujets essentiels avec une apparente simplicité où ne sait plus trop si on est dans la comédie ou dans la tragédie. En attendant, Sosie a bien du mal à savoir qui il est, le pauvre. Imaginez : ils sont quarante sosies sur scène, aussi semblables que différents.
Est-ce ainsi que les hommes vivent, se demandent les poètes, et les enfants...
Quant à la lumière tant espérée…

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