Bridoie – Où est-il ? Où est-il ? Comment pourrais-je rendre la justice sans lui ?
Pantagruel — Mais c’est le juge Bridoie ! Vous tombez à pic, mon ami : nous avons une délicate affaire à trancher.
Bridoie – Où est-il ? Où est-il ? Où est mon dé ?
Trinquamelle, grand président de la cour – De quel dé, mon ami, voulez-vous parler?
Bridoie — Du dé des jugements, alea judiciorum, dont il est traité dans Docteurs, cause 26, question 2, canon “le Hasard”; loi “ni l’achat”, Digeste, sur les formes des achats; la loi ce qui est dû Digeste, “de la propriété” et, à cet endroit, Bartole, ces dés, dont vous autres, Messieurs, usez ordinairement en cette cour souveraine qui est la vôtre; ainsi agissent tous les autres juges, quand ils tranchent les procès, suivant les remarques qu’en a faites Maître Henri Ferrandat, et dans l’annotation à la glose dans le canon final des sortilèges, et dans la loi “mais comme tous les deux”, Digeste, sur les jugements, où les docteurs notent que le sort est fort bon, honnête, utile et nécessaire pour vider les procès et les différends. Plus ouvertement encore l’ont dit Balde, Bartole, et Alexandre, Code, “généralités sur les légats”, loi “si deux personnes”.
Trinquamelle — Et comment faites-vous ?
Bridoie — Je répondrai brièvement selon l’enseignement de la loi “plus abondant”, paragraphe dans les réfutatoires, Code sur les appels, et ce que dit la glose à la loi I du Digeste, que pour la peur, les modernes aiment la brièveté. Je fais comme vous autres, Messieurs, et comme c’est l’usage de la judicature, à laquelle nos textes de droit commandent de toujours déférer par exemple: note des Extravagantes, sur l’usage, canon “dans une lettre”, et à cet endroit, “Innocent”.
Panurge — Vous croyez vraiment que la justice va nous être d’un grand secours ?
Pantagruel — Mais c’est le juge Bridoie ! Vous tombez à pic, mon ami : nous avons une délicate affaire à trancher.
Bridoie – Où est-il ? Où est-il ? Où est mon dé ?
Trinquamelle, grand président de la cour – De quel dé, mon ami, voulez-vous parler?
Bridoie — Du dé des jugements, alea judiciorum, dont il est traité dans Docteurs, cause 26, question 2, canon “le Hasard”; loi “ni l’achat”, Digeste, sur les formes des achats; la loi ce qui est dû Digeste, “de la propriété” et, à cet endroit, Bartole, ces dés, dont vous autres, Messieurs, usez ordinairement en cette cour souveraine qui est la vôtre; ainsi agissent tous les autres juges, quand ils tranchent les procès, suivant les remarques qu’en a faites Maître Henri Ferrandat, et dans l’annotation à la glose dans le canon final des sortilèges, et dans la loi “mais comme tous les deux”, Digeste, sur les jugements, où les docteurs notent que le sort est fort bon, honnête, utile et nécessaire pour vider les procès et les différends. Plus ouvertement encore l’ont dit Balde, Bartole, et Alexandre, Code, “généralités sur les légats”, loi “si deux personnes”.
Trinquamelle — Et comment faites-vous ?
Bridoie — Je répondrai brièvement selon l’enseignement de la loi “plus abondant”, paragraphe dans les réfutatoires, Code sur les appels, et ce que dit la glose à la loi I du Digeste, que pour la peur, les modernes aiment la brièveté. Je fais comme vous autres, Messieurs, et comme c’est l’usage de la judicature, à laquelle nos textes de droit commandent de toujours déférer par exemple: note des Extravagantes, sur l’usage, canon “dans une lettre”, et à cet endroit, “Innocent”.
Panurge — Vous croyez vraiment que la justice va nous être d’un grand secours ?
Le Tiers Livre - Chapitre 39 -
Comment Pantagruel assiste au jugement du juge Bridoie,
lequel rendait ses sentences dans les procès selon le sort des dés
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