L’Epouvantable Histoire de Roméo & Juliette : de quoi ça parle ?
Dont le seul tort est d’être nés, l’un Montaigu et l’autre Capulet
Se rencontrent, par hasard, et s’enflamment soudain
Comme le phosphore d’une allumette au simple frottement
Ou comme un bois de pins à la lave du volcan
Cet embrasement s’appelle l’amour»
S’emparer du mythe
Avant-propos de l’auteur
« L’épouvantable histoire de Roméo et Juliette est une pièce de commande pour une compagnie deux-sévrienne, le Théâtre de l’Esquif, qui fonde sa conduite dramatique sur l’écriture contemporaine et avec la quelle j’entretiens une collaboration régulière.
Sur le plan artistique, le parti était de traiter d’un grand mythe, et le choix s’est porté sur Roméo et Juliette assez naturellement.
En premier lieu, le baroque shakespearien est une référence de fond du Théâtre de l’Esquif, qui pratique le mélange des genres et cherche à renouveler les conventions scéniques.
Ensuite, les thèmes de Roméo et Juliette – la guerre, le conflit des générations, l’amour, la raison politique, le sacrifice, la mort - sont d’une actualité brûlante qui, par les médias multiples d’aujourd’hui, baigne le quotidien des enfants, et leur mise en évidence dramatique était intéressante.
Enfin, Roméo et Juliette permettait d’inscrire le travail d’écriture dans un continuum dramaturgique faisant résonance et participant à la démarche d’initiation du jeune public au théâtre.
L’objectif est que les enfants vivent une véritable expérience de la dimension dramatique. Que le spectacle soit pour eux un moment d’éveil et d’émerveillement, telle est l’ambition, dans l’espoir que de leur plaisir naisse l’envie de retourner au théâtre, et qu’ils abordent plus tard, avec plus de désir personnel et moins de réticence scolaire, Shakespeare et les grands auteurs.
L’épouvantable histoire de Roméo et Juliette n’est donc pas une pièce pour enfants au sens restrictif, mais une pièce pour tout public dont les enfants.
La pièce, ni simplification, ni édulcoration, est un texte original qui sait ce qu’il a reçu en héritage de William Shakespeare, Arthur Brooke et Luigi da Porto, eux-mêmes redevables à Ovide, sans oublier le travail des traducteurs, adaptateurs et commentateurs. Elle affirme en même temps une expression et un point de vue personnels.
L’épouvantable histoire de Roméo et Juliette est bâtie sur le principe d’empirement, l’enchaînement de malheurs perçu très tôt par Roméo. Le traitement dramatique fait apparaître de façon ostensible, et comme une sorte de jeu cruel, la succession de sacs de nœuds, chacun se résolvant dans l’apparition d’un nouveau sac de noeuds plus serré, qui fait avancer l’action. Il s’agit de donner une représentation de la fatalité, cette nécessité, par opposition aux notions de coïncidence et de malchance, ce hasard, et de décoder une machination.
Le parti pris démonstratif dramatise et met en lumière le diabolus ex machina qui traverse toute l’histoire de Roméo et Juliette. Un soin particulier est donc apporté à baliser les itinéraires pouvant aller vers une issue heureuse mais systématiquement déviés, et marquer les bifurcations du sort qui s’acharne. »
Avant-propos de l’auteur
« L’épouvantable histoire de Roméo et Juliette est une pièce de commande pour une compagnie deux-sévrienne, le Théâtre de l’Esquif, qui fonde sa conduite dramatique sur l’écriture contemporaine et avec la quelle j’entretiens une collaboration régulière.
Sur le plan artistique, le parti était de traiter d’un grand mythe, et le choix s’est porté sur Roméo et Juliette assez naturellement.
En premier lieu, le baroque shakespearien est une référence de fond du Théâtre de l’Esquif, qui pratique le mélange des genres et cherche à renouveler les conventions scéniques.
Ensuite, les thèmes de Roméo et Juliette – la guerre, le conflit des générations, l’amour, la raison politique, le sacrifice, la mort - sont d’une actualité brûlante qui, par les médias multiples d’aujourd’hui, baigne le quotidien des enfants, et leur mise en évidence dramatique était intéressante.
Enfin, Roméo et Juliette permettait d’inscrire le travail d’écriture dans un continuum dramaturgique faisant résonance et participant à la démarche d’initiation du jeune public au théâtre.
L’objectif est que les enfants vivent une véritable expérience de la dimension dramatique. Que le spectacle soit pour eux un moment d’éveil et d’émerveillement, telle est l’ambition, dans l’espoir que de leur plaisir naisse l’envie de retourner au théâtre, et qu’ils abordent plus tard, avec plus de désir personnel et moins de réticence scolaire, Shakespeare et les grands auteurs.
L’épouvantable histoire de Roméo et Juliette n’est donc pas une pièce pour enfants au sens restrictif, mais une pièce pour tout public dont les enfants.
La pièce, ni simplification, ni édulcoration, est un texte original qui sait ce qu’il a reçu en héritage de William Shakespeare, Arthur Brooke et Luigi da Porto, eux-mêmes redevables à Ovide, sans oublier le travail des traducteurs, adaptateurs et commentateurs. Elle affirme en même temps une expression et un point de vue personnels.
L’épouvantable histoire de Roméo et Juliette est bâtie sur le principe d’empirement, l’enchaînement de malheurs perçu très tôt par Roméo. Le traitement dramatique fait apparaître de façon ostensible, et comme une sorte de jeu cruel, la succession de sacs de nœuds, chacun se résolvant dans l’apparition d’un nouveau sac de noeuds plus serré, qui fait avancer l’action. Il s’agit de donner une représentation de la fatalité, cette nécessité, par opposition aux notions de coïncidence et de malchance, ce hasard, et de décoder une machination.
Le parti pris démonstratif dramatise et met en lumière le diabolus ex machina qui traverse toute l’histoire de Roméo et Juliette. Un soin particulier est donc apporté à baliser les itinéraires pouvant aller vers une issue heureuse mais systématiquement déviés, et marquer les bifurcations du sort qui s’acharne. »
Pascal Arnaud, auteur de l’Epouvantable Histoire de Roméo & Juliette
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